3.02.2020

"Mots Anglais"


Mots Anglais

(carnet d’un garçon)

I-                   “Remembrance”

 (Remembrance des membres démembrés ou syndrôme d’organe-fantôme sous la lumière orgasmique apostolique des anacohorètes, anacoluthes et des jeunes acolytes; et à l’aune des études universitaires américaines, suivies de récentes découvertes en  psycho-linguistique-aphatique due à la perte de sensibilité aussi bien circonstantielle que circonfictionnelles, circonfessionelles pour ne pas dire “circoncissionnelles” chez les jeunes garçons grandis prématurement dans nos jours; un guide à l’usage limité des khaignés et des hypokhaignés.)

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Chants anglais:

Je savais que ton vrai nom de famille était Umbrella, et tu étais très belle, tu étais Breton ou Celt, Gaëlic, ton frère me ressemblais, et tu étais Grande Soeur protectrice Mlle Remembrance, en privé, en jouant au piano, tu me démembrais les mains, tu m'interdisais de Te toucher en secret

 

Tu T'appellais Elisabeth, quand on était tout de seul, je Te disais Beth au Bath,et on faisait sans trop de scrupule de Ta part, notre affaire succulent, poulpeux, ma chérry, ma cérise et ma fraise; Je t'appelais Emmanuelle, personne n'était au courrant, et Tu me maniais bien, Tu n'étais point avare

 

Chôrus:

Mais quelle plainte inaudible pour une langue sans attachements familiaux; non pas l'adopter, bien au contraire, tant attendu dans le silence des mots secretement animés; mais de la regarder par l'oreille et la bouche la prononciation comme une geste corporelle, une allure en fait, un nouvel habit

 

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Je me suis souvenu de la "remembrance" (ou plutôt du “mot”) que j'avais perdue comme un objet fétish qui fut l'anglais, comme un objet qui travaille en moi et j'en néglige l'existence et de m'y faire croire se désintéresser par manque de fidélité au latin qui m'a beucoup mieux ouvert l'oreille au français introjecté

Mais quelle plainte inaudible pour une langue sans attachements familiaux; non pas l'adopter, bien au contraire, tant attendu dans le silence des mots secretement animés; mais de la regarder par l'oreille et la bouche (dont une “histoire de rememembrance” est possible comme celle d’oeil, écrite, quoique incomplète encore, par G. Bataille) la prononciation comme une geste corporelle, une allure en fait, un nouvel habit

 

Alors que la "remembrance" serait dit d'un organ fantôme, tant chéri mais comme/nt disparu subitement et en a laissé un vide, facilement ou avec beaucoup de peine rempli toutes fonctions et bien plus encore dans une intelligence machinale, will be better oh oui; the best of the words's World!

Comment et avec quel droit déduit de quelle bouche segnoriale, ce souvéraine impératif lancé aux dragomans eunnuques dans le sérails monolytiques de traduire sous ordre et égide diplomatique, sous peine d'en omettre un organ coupé d'Etat, devenu une pratique seculaire de fidélité des nations?

Chercher la morale dans l'histoire, c'est beaucoup trop; dans le maintenant c'est le minimale, passablement correct, d'une indifférence discrète; but tomorrow will be too late; demain deux mains coupées; mais au jour venu, reveillés organs fantômes, une affliction sans pareil, impaire des “Mots Anglais”

Je te ferai part de mon intime conviction, s'il y en avait une, je T'avertirai avant tout le monde, Tu sacheras en premier, si je ne T'aimes plus, je Te garderai pour toujours, je Te sens dans mon corps, Tu m'appartiens, je T'appartiens, Tiens prendre ce mot, l'avale et vomis, par mimésis de Dieu, que c’est du Bon

Tu murmurais un mot, je T'ai écouté dans Ton sommeil, as-Tu me quelque chose à dire, mais quelle langue parlais-Tu dans ton étreinte? Je T'aimes Tu sais, mais j'ai peur, je suis jaloux de Bon Dieu, Tu me jurais ou injuriais? Tu riais à quoi?  T'ai pas compris, Me comprend-Tu? Ecoutes-moi, où étais-Tu? Seul?

Mon lit, mon sac à couchage, my bed in bedroom, mon oreillet, mon oeil, mon oeillet, tes affaires, tes livres étrangers, tes amis sénégalais, ta langue au chat!, un chat noir sans regard[1], alors que je T'embelissais des beaux mots, de courtes phrases, apprentissaage à vie, laboratoire audio-visuel

Tu T'appellais Elisabeth, quand on était tout de seul, je Te disais Beth au Bath, et on faisait sans trop de scrupule de Ta part, notre affaire succulent, poulpeux, ma chérry, ma cérise à freez; Je t'appelais Emmanuelle, personne n'était au courrant, Tu me maniais bien, et Tu n'étais point avare

 

Depuis mon tendre âge je T'ai toujours aimé, m'aimait-Tu? On ne se connaissait pas encore à l'époque, mais je T'imaginais déjà dans mon petit carnet des “Mot Anglais”, d'où je choisissais déjà pour Toi, pour m'en te conforter, des positions et des situations in which Tu m'excitais plus que Now!

Je savais que ton vrai nom de famille était Umbrella (une fois, tu me l’as dit), et tu étais très belle, tu étais Breton ou Celt, Gaëlic, ton frère me ressemblais, et tu étais Grande Soeur protectrice Mlle Remembrance, en privé, en jouant au piano, tu me démembrais les mains, tu m'interdisais de Te toucher en secret

 

Au piano, au violon dans les cours de recréation, je te caressais de plus beaux mots, comme beau-frère, tu laissais faire, loyalement servi, au Nom de Loi de conjugaisons, on se conjugais l'un à l'autre, et chacun de nous travaillait en langues, en languissement des après-midis printaniers!

On dansait ensemble dans le Yellow Submarin, on chantais Lucy in the Sky, en s'envoyant en l'air, dans ce foutu monde,  tu tombais toujours de bon côté, sur ma côte d'Adam, et tu cherchais mes amidaux, alors qu'il s'agissait egg or apple to Adam[2] to an Evelyne, chanteuse de rudes Grenelles

 

Tu sais, à l'époque j'avais un acôlyte et an anacolouth dans les alcôves maroquaines, des bois ornés des plus beaux de totems et de tabous à la grecque que je discourais en latin de cuisin avec les cousins aussi, ainsi accollés pour toujours avant toi, devant toi et après ta disparition subite pour peu que personne

Tu en savais déjà sur moi, des choses que je n'étais pas encore racontées et quand racontées, tu connaissais déjà la suite que j'ignorais moi-même; tu m'était étonnante, et tu savais déjà tout, je t'apprenais à coeur, et Tu me le donnais à contre-coeur, écoeurée parfois de mes fantasies scolaires

On dansait ensemble dans le Yellow Submarin, on chantais Lucy in the Sky, en s'envoyant en l'air, dans ce foutu monde, et tu tombais toujours de bon côté, sur ma côte d'Adam, et tu cherchais mes amidaux, alors qu'il s'agissait egg or apple to Adam to an Evelyne[3], chanteuse de rudes Grenelles

Tu sais, à l'époque j'avais un acôlyte et an anacolouth dans les alcôves maroquaines, des bois ornés des plus beaux de totems et de tabous à la grecque que je discourais en latin de cuisin avec les cousins aussi, ainsi accollés pour toujours avant toi, devant toi et après ta disparition subite pour peu que personne

 

On dansait Dalida, on lisait Derrida; et pour les conjugaisons, pour mieux subjuger, on retournais aux terminales, des livres de poche empruntés d'Alain-Robbe Grillet pour apprendre l'usage correcte des Passés Simples, alors que Derrida préchaît les Futures Antérieures: Et on vivait une vie conjugale

 

 

Je n'étais pas éduqué comme toi à l'éducation anglaise (tu étais plutôt frêle comme une petite française), mais j'en savais déjà des choses: je n'étais peut-être pas à l'école Sainte-Pulchérie depuis mon tendre infans, mais mon école à moi avait des très belles traditions et qui s'ap

pellait très bien Sainte-Prépuce[4], qui fut pour moi une occasion d'apprendre très tôt notre belle religion de Sainte-Suplice[5], auto-flagellation après une bonne et âpre fellatio à l'italienne, un culte de soi sous lequel nous sommes en obéidance et auquel nous devons beaucoup notre liberté mutuus à la Multi-Mutualité, style très Maurice Barrès à Tolédo sur les traces d’Elle-Greco, mon amour.

 

 




[1] “Bakışsız Bir Kedi Kara”, Ece Ayhan
[2] “Adem elması” en turc
[3] En chantant par une voix sèque des filles en choeur.
[4] By Genéviève Boucher, in a memoire de philo. au Canada
[5] Que je prononçais mal peut-être par exprès aux touristes japonais en masse, le nom de l’Eglise de Sainte-Sulpice

1 yorum:

  1. Almost wordless,relying on exquisite framing and body language,like 1968's "Theorem" into heart of Pasolini,his masterpiece,suddenly the arrival in the household of a bourgeois industrialist of a young stranger man,T.Stamp, who uses sex with maid, daughter, mother and son, affection and sympathy to liberate the alienated and self-absorbed family members...Congragulations...

    YanıtlaSil