23.05.2020

La causalité en cause -Aïtôn



D’où sommes-nous arrivés là ? La causalité  en cause
Condamné à vivre sans pourquoi des poulets industriels


Il était une fois nous nous narrions, on narrait en anonymat épique notre identité causale colléctive (Généologie des corps et des esprits –des séries similtanéo-diachroniques, disons: mythe, religion, systèmes des philosophies spéculatives, jolies et laborieuses ontologies, des « taches infinies eidétiques à remplir (fullfilement –Husserl) leur vide de sens toujours idéale » : moi, ici, maintenant (dont la « cause » est le corps vivant, présent et parlant), deictiques opinâtres de nos opinions (Meinen, Meinung)...

Comme dans la théorie de « création perpétuelle » du monde par Dieu (le malin génie qu’est Descartes lui-même, ne manquant pas des solutions magiques), au lieu d'un simple moteur premier (vieux Aristote imprudent), la causalité se retrécit pour se contenter d’assurer l'effectivité (le monde tel qu'il agit, et agit sur nous autant que nous le reçevons): Donc les causes lointaines (analyses de « longues durées » dans les écoles d’histoires ; ainsi que « longues courbures » -interstallaires- comme le dévéloppement du pli-croûte chez Leibniz) se retirent dans le fond pour celles trop immédiates: Identité-Mekhanè (Identité assurée, restaurée, faite, par voie mekhanè en voie d’automatisation : d’où le nom donné au sens de « par trop de proximité », « medias chauds » par McLuhan).

La conséquence; nous savons par cette « causalité proche » (stricte, contrôlable parce qu’elle tombe sous notre champs d’activité « sous-la-main » -Vorhandeln) le fonctionnement du monde et pas (encore) son telos (causa finale : a big bang au début un affaissement logico-chimico-physique à la fin): Un (Hen) nous manque comme sens final et intiateur, même « unificateur » soit « transcendantale » (« Unité du Cosmos », issue postulat d’effet de battement d’aile chèr aux écoles post-alexandre, post-empires, hélénistiques), alors que dans le domaine humaine-civilisé-sédantarisé d'artéfactualité-proto-archi-écriture-mékhané (pied/cheval ; roue/ sentiers ; point d’eau, mecanique de puit/ tente ; bête, grasse/ lanterne ; océan-balein/ urban city-harbor), nous agissons constamment sur l'humanité sedantarisée par l’orientation de proche en proche le plus possible (nearest)!

L'usage despotique de la parole inhibante ou enivrante (incantatoire, commémorisante ; chant/ danse/ orgie fécondante) en présence de l'immédiaté de violence-chatiment (instruction paienne, cérémonies d’initiation, deuxième adhésion, et fête de sacrifice conjurante : voeux/ moyens d’exauser), toute cette magie de causalité qui n’est pas d’épiphénomène, ni d’illusion vide de sens s'est vu diversifié en cité antique depassant (et en refoulant comme son ex-écriture dans les profondeurs de son « inconscient ») le despôte-roi-dieu-vivant par après le code civile ou pacte de Solon ; le Sophistique, la Rhétorique, la Jurisprudence de la loi écrite: On a différé la violence immédiate et succinte en l'intensifiant dans l’espace-temps-personne individué et non seulement Ersatz –bouc-émissaire- (chatiment public, ensuite concentration-prison) dont les principes causales du chatiment sollenel humainement institué au lieu d’achever sur place, sur le chaud) manquent et n’en manquent pas se justifier par cause : le droit (d’Apollon et d’Athène, et non plus des Erynnées et de Dikè, dont la cause est impénétrable).

Conséquences pour aujourd’hui: nous (phylum) ré-appelons l'usage abscons (une sorte de décalque exacte de la parole-présente transcrite et devenue mekhanè uni-informationnelle-informatique comme supplément (lieu tenant, substitut, vicaire, Ersatz) de toute (juge) instruction/ poteau d’exécution) devient cause "humaine-mékhanè" extrême proche (chaud-froid : d’une chaleur d’une extrême froideur, de « sang-froid »), sans reflexion nécessaire pour un retour sur soi (conscience refléchie), sans différer pour refroidir la flame de la vengeance qu’on appelait naguèr « civilisation » par contraste au « barbar » sans cause, ohne Warum, innégociable:
Totalitarisme du Hen absolu dans nos jours re-devenu enfin réalisable par voie digi-contrôle, digi-juge, digi-instruction, et digi-amendement et d’exécution de la peine capillaire,  digi-épidermique, à fleur-de-peau, sans parole de defense : nouveau paria tactile...

Nous sommes venus à cette metaphysique pleinement réalisée comme monde-ci par ces voies :1-en réduisant l'infini (avec le très utile principe de la raison suffisante –Leibniz coupant court les courbures); 2-s'installant dans les agglomerations, habitation intense urbaine, dans le seul fini-mékhanè (textile, menusrie, forgerons, batis et habis sanitaires); 3-nous sommes actuellement[1] dans le fini-illimité (sans ombre d'infini et de sa courbure prolongeable à l’infini): voici que nous, libéralisme-citoyen-libre-entièrement prise en considération comme une cause-animale, car sa possibilité de narrer, de speculer les causes premieres et dernieres lui ont ôté sous peine de tomber dans le ridicule, le faible d’esprit, la femelle, le marginale, ou casier judiciaire avec mention « radicalisé ».

Voici que la causalité est mise en cause, et la reponse partielle à la question « d’où sommes-nous arrivés là ? »... Il parait que  nous ne sommes, pas plus que ces condamnés à vivre sans pourquoi comme des poulets industriels...


[1] Deleuze, “Qu’est-ce que la philosophie?”

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