Une Morale à « Zôon logon ekhon »
Qu'on compte
parmi une nouvelle forme d'ostracisme ou pas, que sais-je, je dirais que la
voix humaine (Stimme), ce chant douce
et affectant d'antan est profondément transformé à cette chose que l'homme est
redevenue, de nouveau, rien d'autre que lui-même: un être simple de zôon
logon ekhon…
Chose étrange
qu'on puisse dire "nouvelle" pour une maxime d'Aristote qu'on
s'honore d'avoir été honoré par le logos, par la rationalité qui est trait
distinctif de notre être; pourtant elle a une sonorité si étrange, si
archaïque, qui fait de nous des animaux, ce que nous redevenons.
Difficile
d'exprimer pourtant les choses si claires qu'on expérimente tous les jours; sinon
un sentiment d'étrangeté, une surprise discrète, retenue, qu'éprouvons-nous à
chaque fois entendre une nouvelle voix, par sa sonorité, timbre, couleur, par
son arrogance, gentillesse ou discrétion; contraste
que cette voix
peut présenter, sinon frayeur, à son être nu!
A les y penser muets, comme certains philosophes
qui choisissent longues années de silence sans rien publier, en discrétion, les
pensons-nous encore comme méditatifs animaux, ou des saints vivants parmi les
animaux, lions,
et rédigeant
leurs œuvres impénétrables, oublieux de leurs corps, gémissant parfois et
déshonorant la nature aussi bien en eux qu’en dehors d’eux, pour en mieux
devenir le maître, face à l’autre, le maître, cette fois le lion, qui
n’allégoriserait rien d’autre que, d’un autre trait,
un substantif, un
pronom, sinon sans nom, le Dieu, son signifiant vide, ayant pointu de sa flèche,
sa plume, son cœur à dissiper dans sa chose écrite, à brule-tout, en toute hâte
qu’ils gémissent mieux que leurs ân(m)es, leurs meilleurs années, en omni
annulus circulus obnubilus[1]…
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