6.09.2020

Une Morale à "Zôon logon ekhon"

 

Une Morale à « Zôon logon ekhon »

 

Qu'on compte parmi une nouvelle forme d'ostracisme ou pas, que sais-je, je dirais que la voix humaine (Stimme), ce chant douce et affectant d'antan est profondément transformé à cette chose que l'homme est redevenue, de nouveau, rien d'autre que lui-même: un être simple de zôon logon ekhon…

 

Chose étrange qu'on puisse dire "nouvelle" pour une maxime d'Aristote qu'on s'honore d'avoir été honoré par le logos, par la rationalité qui est trait distinctif de notre être; pourtant elle a une sonorité si étrange, si archaïque, qui fait de nous des animaux, ce que nous redevenons.

 

Difficile d'exprimer pourtant les choses si claires qu'on expérimente tous les jours; sinon un sentiment d'étrangeté, une surprise discrète, retenue, qu'éprouvons-nous à chaque fois entendre une nouvelle voix, par sa sonorité, timbre, couleur, par son arrogance, gentillesse ou discrétion; contraste

 

que cette voix peut présenter, sinon frayeur, à son être nu!

 

        A les y penser muets, comme certains philosophes qui choisissent longues années de silence sans rien publier, en discrétion, les pensons-nous encore comme méditatifs animaux, ou des saints vivants parmi les animaux, lions,

 

et rédigeant leurs œuvres impénétrables, oublieux de leurs corps, gémissant parfois et déshonorant la nature aussi bien en eux qu’en dehors d’eux, pour en mieux devenir le maître, face à l’autre, le maître, cette fois le lion, qui n’allégoriserait rien d’autre que, d’un autre trait,

un substantif, un pronom, sinon sans nom, le Dieu, son signifiant vide, ayant pointu de sa flèche, sa plume, son cœur à dissiper dans sa chose écrite, à brule-tout, en toute hâte qu’ils gémissent mieux que leurs ân(m)es, leurs meilleurs années, en omni annulus circulus obnubilus[1]

 




[1] Tous les cercles d’années obnubilés…

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