Orphée Noir
Ou “Trois
Fois la Même Chose”
Deux
propositions complémentaires concernant Dieu et Daemon (ou la force daemonique
en générale):
Propositions conjonctives :
1-
Le Satan est un ancien Dieu dont la force est (lui) reconnue par le Nouveau
(Gücü
yeni Tanrı tarafından da kabul edilen eski Tanrıya şeytan denir)
2- Satan est un Dieu dont
la force lui est dérobée par vicariat du Nouveau (Dieu)
(Gücünü
vekâleten de olsa yeni Tanrı'ya kaptıran Tanrı'ya şeytan denir)
Dans
les deux cas, il y a un rapport d’antériorité et de postérité qui n’abolit
acunement une simultanaité: Une question de vicariat (rapport de halef /
selef), difficile à démonter ou à démontrer…
Il
s’agit d’une reconnaissance d’une force et son dérobade… Une force à la fois
reconnue et dérobée, escamotée, volée, assimilée, gardée tout en l’abolissant,
la supprimant… Un travail d’Aufhebung…
Aufhebungarbeit…
C’est
la raison pour laquelle ces propositions respectives sont à la fois
conjonctives et disjonctives: Il convient de les apeller les propositions
conjonctives-disjonctives.
Mais
elles sont encore trop générales, trop universelles… Il faut les exemplifier,
les démonter et les démontrer…
*
1- L’exemple du Mythe grec:
La force de l'Orphée Noire lui est dérobée d'abord par Athéna Noire
à qui la force est destituée
du coup (immédiatement) par Athène l'Olympique apollonienne
Et c’est
le vieux problème de la « généalogie des dieux »…
Il y a une
généalogie des dieux et des déesses qui nous incombe de penser comme la nôtre:
et la Métempsychose et l'Immigration, surtout l'Asile.
Serrons
encore de plus près l’analyse (démontage) :
Étymologiquement « Orphée Noir » serait donc un pléonasme : « L’Obscur / le
Noir »...
D’où vient
le nom « Orpheus » ?
« Noir, un
nom mystérieux: Ribhus, le poète et
le chanteur en Sanscrit; Orphnos,
adjectif Grec obscur: Dionysos nocturne, dieu infernal » (Brunel 1994)
Enfin
c’est le titre d’une préface à l’Anthologie de la poésie nègre en langue
française de Jean-Paul Sartre… « Orphée Noir »
Belle « trouvaille » de Sartre:
Orphée Noir / Schwarzer Orpheus / Black Orpheus:
"Même si le titre
semble répéter trois fois la même chose..."
Comme Hermès le
Trismégiste, d’ailleurs… Trois fois nés, en au moins Trois Langues… et ô dans
combien cultures…
C’est la Métempsychose
et la passation de pouvoir, de « force » (force légitime et
divine : la violence nécessaire : Gewalt !)
En sommes, Sartre
semble suggérer ceci :
Translatio imperii:
Poésie incarnée par la figure d’Orphée, après un long parcours, de son origine
supposée barbare, de la Thrace ancienne, via Athènes, le Rome, le Moyen Âge, la
Renaissance et les siècles des Temps Modernes (y compris les avant-gardes) est
arrivée (a retrouvé son site, sa source, son tourment) en l’Afrique Noire,
Nègre…
Voilà un affaire, un travail
d’élaboration, de traduction, secondaire ou nième (ô combien !...), mais
impérieux !... Dominant les règnes et les siècles…
2- L’exemple de l’Afrique :
J.-P.
Sartre: (citation de l’Orphée Noir)
"A
chaque époque sa poésie!
Circonstances
de l’histoire élisent une nation,
une Race (ein
Geschlecht ! bir dil, bir soy, bir boy),
une classe
pour reprendre le flambeau,
en créant des Situations
qui
ne peuvent s’exprimer ou se dépasser que par la Poésie »
Que
par la Poésie,
que par la Création des Divins, des
divinités, mêmes séculaires… (Ajouterions-nous)
Il s’agit d’un crible,
d’une élection et d’une sélection entre les nations (ô combien !...)
Une sorte
d’affiliation des affinités : Affinités Sélectives !...
(Goethe)
Qu’en est-il de sa
logique ? La logique de la Situation ?
Créer des Situations
de telle sorte qu’il n’y ait qu’une sortie de secours, une voix et une voie
pour le Salut (béné-dictio)… Une voix
qui défierait toutes les autres voix : Une voix impérieuse, apocalyptique,
préparant les fins des temps.
Voilà l’exile ! (c’est
encore plus forte comme Situation que l’immigration volontaire quelconque,
économique, etc. Et c’est tout au-delà
des « affinités associatives » ou des « influences » entre
les Races, langues, cultures (de Finitude) qui sont elles-aussi autrement
imperiueses. Mais, il y a un au-delà de plus ! AUTRE CHOSE !
CİTONS impérieusement
Sartre :
"Cet exil ancestral des corps [à proprement parler, dans l’exemple des
Nègres : c’est l’esclavage historique et historial : Geschechen, événement, Geschictlichkeit,
Destination, Envoie, Destin, ajouterons-nous à partir de Heidegger] figure l’AUTRE EXİL:
Âme noire
est une Afrique
[ce n’est pas seulement un Continent
parmi d’autres, comme une région géographique, mais un Hinterland, un Ur-Erde, un Um-Welt, le « monde phénoménologique », le monde des
esprits, et même, à plus forte raison : le « Champs d’Existence
d’Autrui » au sens où Sartre a su donner à ce concept fort de la
phénoménologie d’Intersubjectivité –quoque ce soit un sens plutôt négatif et
irréductiblement phénoménologique, donc non-négligeable],
dont le nègre est exilé
au milieu des froids buildings, de la culture et de la technique blanches.
La négritude toute
présente et dérobée le hante, le frôle
(..) comme son enfance,
[« epaisse mémoire des
choses » et des personnes, des divins, des esprits des ancêtres, des
Athéna Noirs, toujours avec son adjectif grec –Esma-ul Husna-
«SCEPTOMENA », VOYANTE, OBSERVANTE, ET MÊME PLUS TOUCHANT AU FOND, A FLEUR
DE PEAU, etc.]
comme son enfance
ensevelie, trahie,
et l’enfance de sa Race
et l’appel de la terre,
comme le fourmillement des
instincts
[accent mis plus sur
« la nature » que le « Champs d’Existence d’Autrui » ;
donc, ajouterons-nous aux « instints » les « insectes »
aussi, pour compléter la conjonction de la pro-position, anté-Setzung]
et l’indivisible simplicité de la Nature,
comme le Pur Legs de ses ancêtres:
La négritude palpite, tout
éployée à travers lui
comme sa profonde mémoire
et son exigence la plus haute"...
Epaisse mémoire des choses
(encore une fois) et
le Pur Legs des ancêtres... »
(fin de citation)
Son la-plus-haute-exigence !
(donc la dimension de future, de future antérieur, collapse dans le laps du
temps : rétention et pro-tension)…
C’est
en ruinant systématiquement l’acquis européen (comme la poésie des Temps
Modernes, et les Avant-gardes en ont déjà commencé)…
Cette démolition en l’esprit
symbolise
(chez Sartre) « grande prise d’armes future par quoi les Noirs détruiront
leurs chaînes »
Voilà
le sens de poétiser (dichten) en
temps de détresse… (Hölderlin)
Figure
d’Eurydice pour Orphée : c’est l’impossibilité de saisir, de « Retrouver » et
de « Ramener » l’Afrique perdue et devenue insaisissable...
Voilà
l’arrivé de (c’est nous qui poétisons à notre tours après Hegel, Heidegger et
Sartre)
Nouvel habitant de Hadès,
nouveau Dieu use et usurpe les pouvoirs
et le Pur Legs de Daemon
devenu dès lors Insaisissable
Sauf son Ersatz!
Voilà Une Vision d'Afrique, (plus frappante
encore que la Grèce Antique, et pour la mieux comprendre –démonter- rétro-spectivement)
Une Idée
("inexponible" de la Raison, pour parler comme Kant, concernant les
« Idées Esthétiques »)
qu’en ont
proposée les poètes de la Négritude
et ses
pères spirituels,
de
Frobenius à Senghor…
via
Raymond Roussel, "Impressions d'Afrique"...
And
"Orphée Noir" (Orfeu Negro,
1959)
film made
in Brazil by French director
Marcel
Camus!..
Dans une
scène de ce film, Orphée dit à Eurypide morte :
"Thank you Eurypide!
The path that you chose is full of flowers"
via "Notre-Dame des Fleurs":
Çayırların Meryem
Anası (divine, assimilée aux près)
(an another asylium
Fée,
ou Santa Fée,
sürgüne gönderilmişTımarhane
Cadısı)
Voilà,
« trois fois la même chose »…
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