9.11.2020

Les Grisailles de la pensée

 

Les Grisailles de la pensée

 

Felix Guattari (dans « l’Inconscient Machinique », p.82) cite Gérard Granel (Article « Husserl », dans l’Encyclopédie Universalis): "De toute façon, [aujourd'hui], qu'on veuille ou pas, qu'on sache ou pas, on est en train d'unifier la Terre et les peuples qu'elle porte dans la production infinie de la raison dans son « pur » et de la conscience dans son 'propre'."

Comme La Théologie Blanche et l'Ontologie Grise de Jean-Luc Marion!

 

Guattari accuse dans la personne de Granel la tradition du Cogito philosophique occidentale qui "unifierait les modes de subjectivation sous les traits de visagéité blancs et des croisades du capitalismes", et conjure l'universalité pour donner lieu aux agencements de la singularité.

 

Quand quelqu’un vous parle d'un agencement machinique, il faut penser d'abord  à une effectivité en acte dont la régularité n'est d'une tékhnè que fait la récurrence, qui en occur une, où l'initial se commémore, se diffère entre use et mention, s'aliène en soi, et devient thème et variations; référent.

 

Guattari récuse et trouve pourtant suspect la recherche de l'"eidéticité enfouie" au sens de Granel, alors que Merleau-Ponty avait promu la "variation éidétique" (fameux quadriller  du Visible et Invisible : amour, poésie, musique, la recherche de la vérité  -héritée et structurée par Alain Badiou, avec la variation politique). Quelle grisaille !

 

Guattari entame alors déjà la déconstruction d’une pensée (que nous sachions ou pas) du colonialisme qui n’est qu’exhibée dans « La Constitution Onto-Théo-Logique » de Heidegger (Questions -I), dont Marion a prise acte, dans le sens de la Révélation chrétienne du monde, « Loin de la substance, jusqu`où ? » –Granel repris dans la Déclosion de Jean-Luc Nancy, « Déconstruction du Christianisme » ; la kénose s’affaire !

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Déclin de l’Abenland (Trakl, Heidegger via Hölderlin)

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Grisailles entre Foucault et Derrida également concernant la fonction, l’usage et la possibilité, en un mot dans la légitimation, dans ses fondements et limites du cogito occidental face au « grand enfermement » de la folie…

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Le problème du Mal : d’où est-il venu au monde, pourquoi Bon Dieu lui permet la résurgence, s’il nous a jamais quitté vraiment, comment s’est-il retourné, par nos efforts ; plus forts et armés par nos armes mêmes, même plus puissant que nous, imperméable au pardon, vindicatif « muselman » (Agamben, champs)!

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« La Transparence du Mal », Jean Baudrillard

Et « Le Crime Parfait »

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Le damné éternel, le sorcier, l'alchimiste, l'aliéné mental, le fou, auto fa dé, le fourbe, le comédien (Diderot ; « Salammbô » de Flaubert), le délinquant, le poète impie, le maudit, l'artiste, le boursier, le scélérat éclairé (Sade), l'usurier (l’Antée-Marx), l'anarchiste, le « ragamuffin » (déjà de Joyce, in Ulysses[1]), le rébético (musique ionienne gréco-turque, avant et après la déterritorialisation), l'arabesque (« Orientem Versus », Paul Valéry), ritournelles du monde!

 

[1] Penguin, p. 340.


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