18.08.2012

Déconstruction d'un Tableau de l'Archange Gabriel à Cordoba



Après “L’arbre des Apôtres”, deuxième tableau qui m'interesserait, parmi ceux qui se trouvent dans la Cathédral-Mesquita de Cordoba (premier à droit après l'entrée principal) est dédié à l'Archange Gabriel (Cebrail A.S.) qui est le protecteur de la ville de Cordoba.


L'analyse sur place, vite faite, est confirmée par la suite (cf. Mystériques, "La Théorie des Cieux selon l'Archange Gabriel -par sa propre plume", le 17 Août 2012, İstanbul) quoique énigmatiquement... Par la plume encore... Cette fois encore comme un appareil scriptural...

On voit deux plans séparés dans ce tableau: haut et bas... En bas (terre des mortels, celle des croyants malgré eux, etc) un évéque ou un dignitaire réligieux se plie devant Gabriel qui est inspirateur de premier ordre des Evangiles, pour ne pas dire celui qui les dicte ou préside à leur écriture (peut-être à toute sorte d'écriture). Et le religieux, avec son livre ouvert devant la Croix et les autres ustensiles qui servent à la Messe, donc sur l'autel, se plie pour peut-être demander des conseils ou des remèdes (deux petits anges en haut tiennent à leur mains cette inscription comme un incipite "Medecine Dei" -medecin de Dieu-, comme qualificateur même de Gabriel, messager ou médiateur comme Hermes entre les hommes et Dieu, ou la sagesse suprême: une sorte de traducteur, usant comme "pharmacon" de l'écriture: pour ne pas dire un "dieu" au sens de "divinité" d'écriture, maître de ce "supplément dangereux") pour la bonne comprehension des Evangiles devant cet ange.

Gabriel est catégorique: il indique d'une main les anges-enfants, qui tiennent également à leur main des inscriptions (que je ne déchiffre que le nom de Raphael, comme le présdigitateur de toute la scène). 1ère interprétation possible: Gabriel repond d'un signe de main qu'il faut se détourner des écrits, ne pas tomber au piège des dignitaires juifs qui ne se fiaient que ce qui est écrit, et obéir au nouveau sens de Foi-Amour en contradiction avec les Lettres, et aller directement vers les "petits" comme Jesus nous a enseigné. Visiblement correcte, mais l'aporie s'annonce avec les insriptions portées par les enfants: s'il s'agissait d'auto-référentialité du tableau qui ne renvoit qu'à l'ensemble du tableau à travers la geste de main de Gabriel, alors dans ce cas Gabriel ne repond pas véritablement: mais constate le fait par la performativité de sa main: c'est à dire l'act d'écriture...


Alors, qu'est-ce qui se passe dans l'étage en haut: sauf les enfants-anges, tout le monde en haut sans exception tiennent à leur main une plume d'écriture. En haut, c'est-à-dire dans le passé céléste, tous ceux et celles qui ont écrit ont sent cette difficulté d'écrire ou décrire la foi ou la sagesse suprême. La foi a besoin visiblement de ces apparâts d'écriture, et n'arrive pas s'en passer, mais elle indique, comme un guide, au delà de ce qui s'y écrit ou vu, peint, etc.

Voilà ce Gabriel d'écriture et le protecteur des enfants nous montre d'une main cette vieille aporie: dissolution des écrits des juifs (la Loi) selon nouveau ordre de Foi-Amour -et- l'obligation de l'écrire, si c'est possible sans tomber dans le même piege...
Quelle est alors la "nature" de cette nouvelle foi? Alors la reponse vient non pas de Gabriel lui-même, mais de ce petit ange qui se trouve en haut à gauche: Un enfant toute rouge pèche un gros poisson en transformant toute la scène, tout le monde d'en bas en un grand milieu aquatique, à part entière submergé dans le nouveau élément de Foi: eau!


Quelle eau? Ou plutôt où est l’eau? Alors qu’ il n'y a ni mer ni rivière, un baptême sans eau submerge les nouveaux croyants "comme s’ils venaient d'être nés", et tout y est péché/ pêché comme ce gros poisson pendu au beau milieu de la scène -indiquant et Jesus et Gabriel- et par là même sauvé, comme “nous”...

Si mon interprétation n'est pas exhaustive, elle baroque comme manigance même de ce tableau...



Hiç yorum yok:

Yorum Gönder