3.05.2017

Grammaire d'une Mort Annoncée


Grammaire d’une Mort Annoncée

Le bébé humain naît dans le grammaire d’une expérience toujours-déjà fétishisé, et meurt en devenant une marchandise en l’apprenant par force. 

(İnsan bebesi hep kendinden önce zaten metalaşmış bir deneyimin gramerine doğar, bu gramer ona öğretilirken kendini zorla metalaştırarak ölür.)

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Lacan affirmait contre toute thèse de biologie reductionniste en prévalant la socialité comme structure, que “le bébé humain naît d’abord au social”, à l’intérieur d’un langage comme “un système de signes déjà institués” selon l'heureuse formule de Jean-Jacques Rousseau. Il s’agit donc d’abord comme prévalance, de la valance d’une expérience humaine immémoriale qui a laissé des traces comme sédimentation.

Il s’agit donc comme le lieu de naissance de ce topos bizarre de l’humanité historique qui est profondement temporelle, et de tout ce qui y est retenu, pourtant presqu’impossible d’en faire une retention en toute acte consciente de l’intentionalité, pour en tirer au claire.  C’est ce qu’on pourrait appeler l’inconscient impersonnel où débute toute expérience qui est toujours-déjà commencée.

En ramassant et visant toute expérience anthropologique, psychanalitique et même la critique de l’économie-politique qui donne un contenu pratique à cette expérience, on peut reformer la formule lacanienne et affirmer ceci:

Le bébé humain naît dans le grammaire d’une expérience toujours-déjà fétishisé, et meurt en devenant lui-même une marchandise en l’apprenant par force.

Le bébé humain naît donc dans le grammaire d’une expérience toujours-déjà fétishisé qu’il lui faut apprendre par une violence fondatrice dont il va mourir, ou qu’il lui faut mourir pour vivre, pour s’apprendre vivre et en y mourir, chaque fois unique et comme la fin du monde, du monde à lui seule, comme l’appartenance du Da du Dasein à lui-même et à son monde.

C’est de ce monde qu’on meurt donc chaque fois. Le monde et ses expériences objectales, objectivisantes qui apportent la mort à la porte du Dasein, à sa portée. Chacun meurt d’une mort qui est à sa portée, la mort étant le seul accès à son impossible. C’est l’impossible qui lui incombe.

Mais pourquoi objectiviser l’expérience humaine historique, la sedimentation, la trace comme l’inconscient et ces “systèmes des signes déjà institués” comme une marchandise, toujours-déjà fétishisée? C’est aussi la porte où la mort fait son entrée à la vie, comme un processus toujours-déjà commencé et dont on a gardé la mémoire comme grammaire, comme garde d’experience, qui va rendre l’experience possible synchroniquement, comme parole, comme l’échanges des biens, des besoins et des désirs, toujours inassouvis, et recommençants, comme des esquisses toujours-déjà recommencées… Et c’est ça l’illusion d’une vie individuelle, nouvellement commencée, et de l’unicité de la naissance, du sujet, de l’hupokhaimenon.

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