TERRAIN VAGUE ou VAGA
(voir le film “Terrain
Vage”
Istanbul est en voie de réconstruction comme n’importe quelle
métropole ou en tant que, dans sa singularité universalisée ou universalisante,
comme une eucuménopolice…
Film commence (au fond, une seule image immobile, une photo-gramme
ou graphie, cette fois en grille, ou les derrières d’une grille) comme le plus
souvent dans ma filmographie, en crépuscule, sur la vue en pénombre d’un
immense baîllement de Terre: une nuit abyssale d’où s’échappe l’haléine encore
humide et tiède des entrailles de l’élément Terre. La chûte en haut des signes
prémonitoire du Printemps (c’est ce qu’on apelle “Cemre” ou “chûte de cemre”, dans la crédulité islamo-chamanique):
les petits ballons d’Air se lèvent à travers comme un rideau qui s’ouvre.
La scène (unique dans le film, presqu’immobile, la même
chaque fois, répétitive, même et changeante, lassante, véridiquement vraie, la
seule, destinale, s’imposant en se découpant de son environnement -de ses
aléantours, de ses périféries et de ses périfériques, comme on dit, au sens
propre du terme- pourtant encore visible) s’illumine avec la lumière du Jour.
On regard en passant chaque Jour la même Chose (Le Grand
Objet Extérieur = X), la chose chosale: la Terre renversée, les entrailles
retournées, l’élément Terre imbibé de l’Air et de l’Eau: humide et sec,
inhalation, le roc, presque du Vivant, chose morte: irradiante.
Chaque Jour, en passant… En passant pour se faire irradier
(le Moi=X), pour se faire imbiber de proton pour les raisons théraupeutiques,
chaque Jour un peu plus, en dosage douce, s’avancer insidieusement, jusqu’à
peut-être l’insuniation d’incinération, s’arrêter devant le Grand Rien qu’est
la Terre fraîche: devant Soi.
Car la Terre ou le Terrain Vague, ce Vaga, qui semble se-faire-Jour-devant, est
aussi, et avant Tout, en Soi, dans les fins fond d’un Soi (donc un pur
Pour-Soi), avant d’être alinée en-Terre-en-face, avant d’être un Grand Objet
tout Extérieur, le Jour, l’illumination, l’irradiation, le Printemps, ce
printemps-ci, 2016.
Les dernières scènes (les uniques) en font la preuve ou
l’Eclat (de couleur et de lumière), jusqu’à en être figées en dernière carré ou
grille, en noir et blanc. Donc en l’Idée
vague, vaga.