27.03.2016

TERRAIN VAGUE ou VAGA


TERRAIN VAGUE ou VAGA

(voir le film “Terrain Vage”

 

Istanbul est en voie de réconstruction comme n’importe quelle métropole ou en tant que, dans sa singularité universalisée ou universalisante, comme une eucuménopolice…

Film commence (au fond, une seule image immobile, une photo-gramme ou graphie, cette fois en grille, ou les derrières d’une grille) comme le plus souvent dans ma filmographie, en crépuscule, sur la vue en pénombre d’un immense baîllement de Terre: une nuit abyssale d’où s’échappe l’haléine encore humide et tiède des entrailles de l’élément Terre. La chûte en haut des signes prémonitoire du Printemps (c’est ce qu’on apelle “Cemre” ou “chûte de cemre”, dans la crédulité islamo-chamanique): les petits ballons d’Air se lèvent à travers comme un rideau qui s’ouvre.

La scène (unique dans le film, presqu’immobile, la même chaque fois, répétitive, même et changeante, lassante, véridiquement vraie, la seule, destinale, s’imposant en se découpant de son environnement -de ses aléantours, de ses périféries et de ses périfériques, comme on dit, au sens propre du terme- pourtant encore visible) s’illumine avec la lumière du Jour.

On regard en passant chaque Jour la même Chose (Le Grand Objet Extérieur = X), la chose chosale: la Terre renversée, les entrailles retournées, l’élément Terre imbibé de l’Air et de l’Eau: humide et sec, inhalation, le roc, presque du Vivant, chose morte: irradiante.

Chaque Jour, en passant… En passant pour se faire irradier (le Moi=X), pour se faire imbiber de proton pour les raisons théraupeutiques, chaque Jour un peu plus, en dosage douce, s’avancer insidieusement, jusqu’à peut-être l’insuniation d’incinération, s’arrêter devant le Grand Rien qu’est la Terre fraîche: devant Soi.

Car la Terre ou le Terrain Vague, ce Vaga, qui semble se-faire-Jour-devant, est aussi, et avant Tout, en Soi, dans les fins fond d’un Soi (donc un pur Pour-Soi), avant d’être alinée en-Terre-en-face, avant d’être un Grand Objet tout Extérieur, le Jour, l’illumination, l’irradiation, le Printemps, ce printemps-ci, 2016.

Les dernières scènes (les uniques) en font la preuve ou l’Eclat (de couleur et de lumière), jusqu’à en être figées en dernière carré ou grille, en noir et blanc. Donc en l’Idée vague, vaga.